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Agroécologie : Un souffle d'espoir face au changement climatique

Photo du rédacteur: Ravaka RakotomalalaRavaka Rakotomalala

Le changement climatique contribue à la dégradation des terres cultivables dans le district de Vondrozo, région Atsimo Atsinanana de Madagascar. La productivité de l’agriculture en est directement impacté. C'est la cause, en partie, de la famine dans ce district isolé de la Grande Île. La promotion de l’agroécologie pourrait sauver la population à majorité paysanne, de la malnutrition qui sévit déjà dans le district.


Plante de patate douce à chair orange dans un champ école paysan à Vondrozo

Agroécologie pour protéger le sol

Les terres cultivables du district de Vondrozo sont, pour la plupart, accidentées. Combinées au climat de la localité, qui est chaud et humide, les sols subissent une érosion naturelle qui emporte les sols et les roches. Les effets du changement climatiques aggravent ces caractéristiques. Ce qui a pour conséquence la diminution des terres agricoles dans la région. Pour y faire face, la population commence à se tourner vers l’agroécologie.


Les femmes de la commune d’Andoharano, dans le district de Vondrozo, ont pu bénéficier de formations à travers l'approche « champ école paysan », par le biais du Projet de Sécurité Alimentaire, Nutrition et Renforcement de Résilience (ProSAR), mise en œuvre par l’ASOS et le GSDM Professionnels de l’Agroécologie, en partenariat avec le GIZ. « L’agroécologie est une bonne option comparée aux techniques agricoles traditionnelles, étant donné la situation actuelle, avance Victorien Rasolomanana, chef circonscription de l’agriculture et de l’élevage dans le district de Vondrozo. L’objectif est d’augmenter la productivité, tout en préservant tout l’environnement autour de la terre cultivée : le sol, l’eau, l’air, les rizières qui se trouvent plus bas... », explique-t-il.


Pour ce faire et à titre d’illustration, les femmes de 15 à 49 ans, bénéficiaires du projet, ont recours désormais au paillage, consistant à recouvrir le sol de matériaux organiques ou minéraux. Elles cultivent, sur les bordures des terres cultivées, des plantes qui protègent le sol contre l'érosion. Elles ont également consenti à la pratique de la rotation culturale, qui consiste à alterner des cultures différentes sur la même parcelle.

Plus d’encadrement pour réussir l'agroécologie

L’agroécologie a déjà fait ses preuves à Vondrozo. Après quelques années de sécheresse, suivie du passage de deux cyclones intenses successifs au début de cette année, la population n’avait plus de quoi se nourrir, au point d’ingérer des racines de végétations nocives pour la santé. Après la formation des bénéficiaires, de la distribution de semences et la dotation de matériels agricoles, l’espoir est revenu. Les patates douces à chair orange commencent à donner du rendement. Ainsi, cette technique devrait être généralisée. Cependant, le district manque cruellement de techniciens agricoles, déplore Victorien Rasolomanana. « Nous n’avons que 6 techniciens permanents pour les 18 communes de Vondrozo. Les techniciens agricoles ne font que passer dans la plupart des communes. Cela a pour conséquence le manque d’encadrement des agriculteurs », affirme le chef circonscription de l’agriculture et de l’élevage. Madagascar possède un potentiel agricole énorme et 80 % des ménages malgaches vivent de l'agriculture. Malheureusement, la Grande Île fait face à des fléaux dévastateurs qui appauvrissent de plus en plus ses terres, et par relation de cause à effet, sa population. Changement climatique, déforestation, manque d’infrastructure en eau, enclavement des zones agricoles… Pour changer la donne, concilier productivité et respect de l’environnement, à l’instar de l’agroécologie, est à priori devenu urgent.

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