Un amoncellement d’ordures qui vous pique les yeux, une odeur nauséabonde qui vous saisit à la gorge… le Fokontany d’Antohomadinika IIIG Hangar vit dans l’insalubrité, tout comme quasiment les Fokontany du bas-quartier d’Antananarivo. Mais au milieu de ce Capharnaüm, une lueur d’espoir a vu le jour : l’Akany TAFA. Ouvert officiellement aujourd’hui 4 mai 2022, ce centre social vise l’amélioration du bien-être de la population habitant 15 Fokontany défavorisés du premier et du quatrième arrondissement de la capitale, en leur donnant accès à des services de prise en charge multidisciplinaires. L’objectif global de l’initiative étant la prévention de la malnutrition chronique, en mettant en œuvre une stratégie intégrée multisectorielle au niveau communautaire.
Un peu plus loin des insalubrités s'est implanté l’Akany TAFA
Un centre social multidisciplinaire
La lutte contre la malnutrition concerne divers secteurs. C’est un fait avéré ! La santé, aussi bien physique que mentale ; l’eau, l’hygiène et l’assainissement, les violences basées sur le genre font partie des domaines sur lesquels il faudrait travailler pour réussir à éradiquer ce fléau. Partant de ce constat, l’ONG Action Contre la Faim (ACF) a mis en place l’Akany TAFA (Tolotra ara-tsosialy ho fampivelarana ny mahaolona) avec 7 partenaires œuvrant dans différents secteurs humanitaires. Ainsi, ce nouveau centre vient remplacer le CASAN (Centre d’Accompagnement Social et d’Appui Nutritionnel) qui était fréquenté par les mamans et leur bébé, pour une prise en charge nutritionnelle. Mais à partir du lundi 9 mai prochain, l’Akany TAFA offrira beaucoup plus aux populations d’Antohomadinika, d’Andavamamba, de 67 ha, d’Isotry et des autres quartiers défavorisés des environs.
Troubles psychologiques et malnutrition
L’Akany TAFA répondra aux besoins en termes de prise en charge nutritionnelle, de soutien psychosocial, d’amélioration des conditions d’hygiène et de renforcement de la résilience de la population. Ces services ont été définis après un diagnostic effectué auprès de la population Fokontany du premier et du quatrième arrondissement. Les résultats de cette enquête ont, en effet, démontré que 19 % de la population souffre de troubles psychologiques. Ces troubles sont même qualifiés de sévères pour 6 % de la population diagnostiquée. Pourtant, il y a une relation de cause à effet entre la malnutrition et la souffrance psychologique, causée par la violence conjugale, par exemple, explique Henintsoa Randrianarivelo, responsable programme santé mentale et psychosociale de l’ACF. « Une femme victime de violence et qui souffre de détresse psychologique, pourrait oublier de prendre soin de ses enfants comme il le faudrait. Leur alimentation pourrait laisser à désirer », démontre-t-elle pour illustrer ses propos.
Henintsoa Randrianarivelo, responsable programme santé mentale et psychosociale de l’ACF
Des partenaires spécialisés
Le trouble psychologique pourrait se manifester par le trouble du sommeil, un état de santé qui se détériore, une hypersensibilité émotionnelle, de la nervosité ou encore de la colère… Les personnes présentant ces signes pourraient être prises en charge par L’Akany TAFA. Des salles d’écoute sont disponibles dans le centre, avec des travailleurs sociaux prêts à les accueillir et les accompagner, pour du counseling individuel ou de groupe. Certains services sont, donc, disponibles au sein même de l’Akany TAFA. Pour les cas qui ne peuvent pas être traités au centre, les bénéficiaires seront référés chez les partenaires de l’ACF dans ce projet. Ainsi, pour le cas d’une violence sexuelle, les victimes seront orientées vers le Centre Vonjy de l’hôpital de Befelatanana ; pour l’acquisition d’une copie d’acte de naissance, l’Akany TAFA fera appel à l’association Koloaina etc…, explique Malala Randriamanana coordonnatrice du centre social.
Une porte s’ouvrant sur une sale d’écoute
Ainsi, les services de l’Akany Tafa ne se limitent pas aux seuls conseils. Écoute, accompagnement, visite à domicile et réinsertion économique et sociale sont au cœur de leurs activités. Toutes les prises en charge au sein du centre sont totalement gratuites. Aucuns frais ne seront non plus demandés par les partenaires spécialisés, afin que chaque femme, homme ou enfant qui a besoin de soutien puisse bénéficier d’une amélioration dans leur bien-être.
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