Le nombre d'espèces de mammifères de Madagascar menacées d'extinction est passé de 56 en 2010 à 128 en 2021, rapporte une équipe de scientifiques dirigée par Luis Valente, professeur adjoint à l'université de Groningue, au Pays-Bas, et directeur de recherche au Naturalis Biodiversity Center. De ce fait, restaurer la biodiversité exceptionnelle de Madagascar nécessiterait plusieurs millions d'années d'évolution.
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Forêt tropical bordant la route nationale 12, au Sud-Est de Madagascar.
128 mammifères menacés d'extinction
La biodiversité incomparable de Madagascar est le fruit de 80 millions d'années d'évolution en dehors de la présence humaine. Cependant, une trentaine de mammifères, tels que les lémuriens géants, les oiseaux-éléphants ou les hippopotames nains, ont disparu de la Grande Île. Actuellement, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) estime que 128 mammifères, dont plus d'une centaine de lémuriens, sont classés parmi les espèces menacées d'extinction. Les chercheurs ont, en outre, déjà anticipé les impacts futurs de cette destruction de l'environnement. En assemblant des données sur 249 mammifères vivants et récemment disparus, ils ont conclu qu'il faudrait peut-être trois millions d'années pour que l'écosystème malgache retrouve de sa superbe, grâce à l'évolution et à l'arrivée de nouvelles espèces provenant d'autres régions.
Priorité de conservation
Les endroits avec une biodiversité aussi exceptionnelle que celle de Madagascar "devraient bénéficier d'une priorité de conservation tant qu'ils sont encore en bonne santé", a recommandé Luis Valente "Madagascar nous offre une chance de protéger des écosystèmes qui sont encore très diversifiés et, en grandes parties, intacts. Les autres endroits comparables à Madagascar, comme la Nouvelle-Guinée ou les grandes forêts tropicales comme l'Amazonie sont inaccessibles ", a-t-il affirmé.
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Feu de brousse éteint sur la route nationale 4, vers Mahajanga
Le fait est que l'extrême pauvreté de la population malgache est la principale cause de cette catastrophe. Des activités destructrices, telles que l'exploitation sauvage de la forêt, le commerce illégal des bois, mais aussi la chasse pour alimenter les marchés illégaux de viande de brousse, contribuent à l'extinction des mammifères qui habitent dans les bois, les mangroves ou autres écosystèmes. Ainsi, les auteurs de l'étude suggèrent que la protection de la biodiversité de Madagascar pourrait être renforcée par l'amélioration du niveau de vie et du bien-être des citoyens.
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