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Cantine scolaire - EPP Fiaferana : Garante de meilleurs résultats aux examens

Photo du rédacteur: Ravaka RakotomalalaRavaka Rakotomalala

Il est 9 heures 30 minutes du matin, les élèves de l’école primaire publique de Fiaferana sortent un à un de leur classe respective, tenant entre leurs mains une assiette qui seront remplis à ras bord de « koba » (bouillie). Pour certains d’entre eux, cette collation constitue le tout premier repas de la journée, même s’ils étaient déjà en classe depuis 7 heures 30 minutes. Comme de nombreuses communes de Madagascar, Fiaferana connaît aussi la malnutrition ! Cela dit, les solutions à ce fléau existent. Elles commencent même à porter leurs fruits.



Les élèves de l’EPP Fiaferana, en pleine sensibilisation WASH


Taux de malnutrition aiguë à 0,05 %


Fiaferana est une commune rurale du district d’Avaradrano, dans la région d’Analamanga. S’étendant sur une surface de 2.600 ha, les quelques 11.100 habitants de la commune vivent essentiellement d’agriculture et d’élevage. Le sol est propice à la culture de différents légumes : carottes, pommes de terre… mais aussi de riz, de manioc et d’ail. Cependant, la malnutrition y sévit. Cela est constaté notamment chez les enfants en bas âge. Certes, la statistique n’affiche pas un taux catastrophique tel qu’observé dans d’autres régions de la Grande Île. En effet, pour tout le district d’Avaradrano, le taux de malnutrition aiguë des enfants de moins de 5 ans est inférieur à 0,05 %, révèle Gisèle Rafanjaharinivo, responsable nutrition du Service de District de la Santé Publique d’Avaradrano. Quoi qu’il en soit, l’objectif est de réduire au maximum ce fléau qui impacte gravement toute la vie de l’enfant, s’il n’est pas pris en charge assez tôt. Le projet intégré de lutte contre la malnutrition "Tambatra" a ainsi été mis en oeuvre dans le district d’Avaradrano, plus précisément dans les communes de Fiaferana, Manandriana et Andranosoa, dans le cadre du Plan National d'Actions pour la Nutrition (PNAN III 2017-2021). Le projet est impliqué dans plusieurs volets tels que la nutrition, l’eau, hygiène et assainissement, ainsi que l’agriculture. Débuté en 2019, le projet Tambatra prendra fin au mois d'août 2022.



L’heure du « koba », collation pour certains, petit-déjeuner pour d’autres.


Abandon scolaire inexistant


La mise en place de cantine scolaire au sein de l’EPP Fiaferanaa changé considérablement la donne. « Avant, certains élèves avaient beaucoup du mal à se concentrer. Ils avaient l’air fatigué et ils somnolaient pendant le cours. Lorsqu’on leur a demandé ce qu’il leur arrive, ils répondent qu’ils ont faim », témoigne Voahangy Rasoanandrianina, directrice de l’EPP Fiaferana. Actuellement, les élèves jouissent de leur collation quotidienne, mais aussi d'un repas à midi, constitué de riz et d’accompagnement fortifiés en vitamines. Depuis, les parents envoient plus volontairement leurs enfants à l’école. Certains élèves, motivés par l’existence de la cantine scolaire, arrivent même des Fokontany plus éloignés, à 2 km de l’EPP. Actuellement, environ 80 élèves fréquentent l’EPP Fiaferana. Ce nombre peut paraître dérisoire comparé aux nombres d’élèves dans les autres écoles primaires publiques et pourtant, ce chiffre a enregistré une hausse par rapport aux années scolaires précédentes.


Le taux d’abandon scolaire de l’EPP Fiaferana est quasi inexistant, si auparavant, l’on notait 2 à 3 cas d’abandon par classe à chaque année scolaire. À cause de l’extrême pauvreté des foyers, les élèves plus âgés quittaient l’école dans le but d’aider leurs parents à subvenir au besoin de la famille. Actuellement, la cantine scolaire mise en place dans le cadre du projet Tambatra allège énormément la dépense en nourriture, au moins pour les jours d’ouverture de l’école. Les élèves sont plus assidus et les résultats aux examens officiels se sont améliorés, affirme Voahangy Rasoanandrianina. « Pour les années scolaires précédentes, nous avons enregistré un taux de réussite de 78 %, mais depuis que notre EPP bénéficie de l’appui du projet, notre taux de réussite est de 98 % », rapporte-t-elle.



Le rituel du lavage des mains est respecté rigoureusement


Importance de l’hygiène


Au-delà de la malnutrition, la santé générale des élèves est également au cœur de la préoccupation du projet Tambatra. Ainsi, régulièrement, les élèves ont droit à des séances de sensibilisation à l’hygiène et bien évidemment, le rituel du lavage des mains est respecté rigoureusement avant chaque collation et chaque repas. Tous les 6 mois, les élèves sont emmenés au site communautaire sous la responsabilité des agents communautaires. On leur administre un traitement vermifuge.


En outre, les élèves en classe d’examen peuvent se faire examiner, dans le cadre de la visite médicale habituelle, au sein même du CSB II de la commune. « Tout ce qui concerne leur état de santé est consigné sur un carnet qui les accompagnera jusqu’en classe de terminal. Ainsi, on peut suivre leurs évolutions tout au long de leur cursus scolaire », explique le Dr Vololomamy Joelle Sandra Rarivoson, Cheffe du CSB II Fiaferana.



Un carnet sanitaire pour toute la scolarité d’un élève


A 15 heures, les élèves de l’EPP Fiaferana quittent l’école, la tête et le ventre bien remplis. Les plus chanceux trouveront à la maison du repas préparé par une maman formée par les agents communautaires à la préparation de nourriture répondant à leurs besoins nutritifs. Les moins chanceux devront attendre le lendemain, car à l’école, on ne manquera pas de leur servir du « koba » fortifié, à 9 heures 30 du matin.

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