85% de la population mondiale a connu un recul de la liberté de la presse au niveau national, au cours des cinq dernières années, selon l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO). De plus en plus de journalistes sont victimes de harcèlements en ligne et de technologies de surveillance. Les détentions sont de plus en plus fréquentes, sans parler des utilisations abusives des lois anti-diffamation, en intentant des procès visant à museler la presse. L'UNESCO rapporte même que 455 journalistes ont été tués pendant l’exercice de leur travail ou en raison de leur métier, entre 2016 et la fin de 2021.
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En outre, la sécurité des journalistes en ligne s’est détériorée, particulièrement celle des femmes journalistes. Une enquête du Centre international pour les journalistes de l’UNESCO, effectuée dans 125 pays, révèle que 73% des 714 professionnelles de la presse interrogées ont subi des violences en ligne durant leur travail. Et malheureusement, de nombreuses femmes journalistes ne jouissent pas de la protection adéquate de leurs employeurs et des modérateurs des réseaux sociaux.
Ainsi, à l’occasion du 15ème anniversaire de la Journée internationale de la démocratie, célébrée chaque 15 septembre depuis 2007, António Guterres, Secrétaire général de l'ONU, appelle les gouvernements, les organisations médiatiques et les entreprises technologiques du monde entier à soutenir le travail des journalistes. En effet, essentiels à la lutte contre la désinformation et à la résilience des institutions, ce métier est cependant victimes de violences et d’intimidations croissantes. "L'heure est venue de tirer la sonnette d’alarme ", a déclaré le chef de l’ONU dans un message vidéo. " Les tentatives de faire taire les journalistes sont de plus en plus audacieuses, qu’il s’agisse d’agressions verbales, de surveillance en ligne ou de harcèlement juridique, des actes commis notamment contre des femmes journalistes ", a déclaré le Secrétaire général. Pourtant, « Sans liberté de la presse, la démocratie ne peut survivre. Sans liberté d’expression, il n’y a pas de liberté tout court », a-t-il ajouté.
Il appelle tout un chacun à « se tenir aux côtés de ceux qui s’efforcent de garantir l’Etat de droit » et à défendre un fondement des sociétés démocratiques, car la liberté, l’indépendance et la pluralité des médias sont plus menacée que jamais.
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