Facebook : De l’utilité à l’utilisation abusive
- labalisemg
- 28 févr. 2022
- 3 min de lecture
Le nombre d’utilisateurs de Facebook a connu une légère baisse vers la fin de l’année 2021. En effet, si l’année d’avant, on comptait 1,930 milliards d’inscrits à ce média social dans le monde, en 2021, Facebook abritait 1,929 milliards d’utilisateurs. Nombreux en sont même addicts, d’où l’utilité de la journée mondiale sans Facebook, célébré tous les 28 février. Malgré la diminution des membres, Facebook reste parmi les réseaux sociaux les plus utilisés dans le monde. C’est, en tout cas le cas, à Madagascar.Le nombre d’utilisateurs de Facebook a connu une légère baisse vers la fin de l’année 2021.

Certaines personnes usent des réseaux sociaux justes comme d'un petit complément de sa vie réelle dans laquelle elles privilégient les contacts humains, tandis que pour d’autres, c’est un monde inévitable, un univers à absolument visiter et à suivre de près. Si on demande à ces derniers de se déconnecter, seulement aujourd’hui, afin de marquer la journée mondiale sans Facebook, il y en aura des masses qui vont avouer ne pas pouvoir lâcher leur Smartphone.
À Madagascar, le taux de pénétration nationale de Facebook est de 10,7 % sur l’ensemble de la population, selon la statistique officielle de Facebook en 2020. Ce chiffre équivaut à 2,8 millions d’audience journalière. À noter que pendant les confinements, ce taux d’audience a connu une hausse significative. Cela démontre l’utilité de Facebook en matière de relation humaine, même s’il ne s’agit que de relation virtuelle.
Violence et cyber-harcèlement
Mais toute relation peut créer une dépendance. Ce qui est le cas de Facebook, surtout quand les utilisateurs sont très jeunes, encore peu capable d’autodiscipline. En outre, les réseaux sociaux, en l’occurrence, Facebook, constituent un piège pour ses utilisateurs. La plateforme fourmille, par exemple, de prédateurs sexuels qui se font passer pour ceux qu’ils ne sont pas, afin de piéger leurs proies. C’est justement en vue de lutter contre la violence sexuelle, mais aussi les autres formes de violence, que l’UNICEF Madagascar a mis en place le site Arozaza (www.arozaza.mg) ou la Ligne Verte 147. Ces outils donnent la possibilité de dénoncer facilement et en toute confidentialité les cyber-harcèlements, et par conséquent, permettent aux enfants une utilisation d’Internet plus sécurisé. Madagascar dispose également d’un portail mis en place par Internet Watch Foundation (IWF), permettant de signaler de façon sécurisée et anonyme les images et vidéos d’abus sexuels à l’encontre des enfants malagasy apparus sur l’internet.
Pornographie et prostitution
A Madagascar, Facebook est aussi très utilisé pour diffuser des contenus pornographiques. De nombreux groupes privés font la publicité de leurs contenus, sans être inquiétés par qui que ce soit. Pour lancer leurs business du sexe, leurs administrateurs n’hésitent pas à investir les groupes qui n’ont rien à avoir avec la pornographie et qui sont fréquentés par des mineurs. L’on compte également de nombreux groupes de rencontre où l’on parle plus précisément de prostitution, car lesdites rencontres n’ont rien d’innocent. Il s’agit de prodiguer des faveurs sexuelles en échange d’argent. Malgré les lois existant qui régissent l’utilisation de la toile, en général, et de Facebook en particulier, ces groupes à caractère sexuel restent opérationnels et n’ont jamais été l’objet d’une quelconque poursuite judiciaire.
Démocratie et justice
Pour de nombreux Malgaches aussi, qui se surnomment parfois, ironiquement, « Les 6 % » (Car on a dit que seul quelques 6 % des Malgaches utilisent Facebook), Facebook est devenu le «Kianjan’ny demôkrasia », « l’arène de la démocratie », là où l’on ose tout dire sans filtre, là où l’on publie, sans peur ni honte, les photos, tout comme les conversations les plus confidentielles, au mépris toute convention sociale, de civilité et de la loi sur la cybercriminalité. À remarquer que c’est, en grande partie, à cause de cela que certains dirigeants ont dû abandonner leurs postes de hauts fonctionnaires, car la justice sur Facebook ne pardonne pas. La plateforme est, ainsi, devenu, comme qui dirait un haut lieu où les grandes décisions concernant le pays germent, s’épanouissent et éclosent.
Alors, journée mondiale sans Facebook ou pas, les « activistes de salon » (Comme le disait une ministre », et les addicts du réseau sociaux ne sont pas encore décidés à lâcher leurs smartphones. C’est également le cas, pour ceux qui dirigent leurs business en ligne, tels les vendeurs ou les télétravailleurs, car leur pain quotidien dépend essentiellement de Facebook.
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