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Le secteur de l’éducation à Madagascar souffre ! On l’a entendu maintes et maintes fois ces quelques dernières années. Et pourtant, de nombreux écoles, collèges, lycées et universités de la Grande Îles viennent encore de perdre une semaine à cause des intempéries. Les lacunes dues aux nombreuses coupures engendrées par la pandémie de covid-19 peinent déjà à être comblées, que maintenant, s’ajoutent encore cet absentéisme forcé, un gros souci récurrent, presque tous les ans, pendant la période cyclonique.
L’enseignement, secteur malmené
Les établissements s’efforcent, certes, à assurer les cours, d’une manière ou d’une autre, mais les enseignants sont unanimes : rien ne vaut les leçons données en présentielle et les exercices effectués sous surveillance. En effet, peu de parents peuvent assurer à la fois leurs occupations quotidiennes et l’enseignement à domicile de leurs enfants. En outre, les temps sont durs, qu’il est hors de question (et de budget) d’engager un répétiteur. D’autant plus que les écolages devraient toujours être payés pour les établissements privés, qu’il y ait cours ou pas.
La situation ne semble pas s’arranger. Nous sommes encore en pleine saison de pluie et les menaces cycloniques sont réelles. D’après les informations publiées par le service de la météorologie de Madagascar, à 15 heures ce dimanche 30 janvier 2022, le cyclone Batsirai a mué en cyclone tropical intense. Il pourrait toucher les côtes est de l’île vers le milieu de cette semaine.
D’un autre côté, le taux de positivité au covid-19 est monté à 29,65 % cette semaine, d’après le dernier rapport hebdomadaire du ministère de la Santé Publique, sorti le samedi 29 janvier 2022, concernant la semaine du 22 au 28 janvier 2022. Pour rappel, le taux de positivité de la semaine précédente avoisinait les 16 %. Le covid-19 reste, ainsi, un gros problème de santé publique qui impacte considérablement le secteur de l’éducation.
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Réapprendre la propreté
Lors des intempéries qui ont provoqué l’inondation de toutes les plaines de la capitale, la ministre de la Culture et de la Communication a tellement incriminé les habitudes insalubres de certaines personnes, jetant les ordures un peu partout. C’est, entre autres, l’une des raisons pour lesquelles les canaux d’évacuation n’arrivaient plus à assurer leurs fonctions. Cela a été prouvé, pendant les opérations de nettoyages de ces canaux : ils contenaient des déchets, notamment, des plastiques, qui les obstruaient. Là encore, il est question d’éducation.
La notion de propreté devrait s’acquérir dès la petite enfance, qu’il s’agisse d’hygiène personnelle ou qu’il est question de préservation de patrimoine publique. Bien évidemment, les parents sont les premiers responsables de cet apprentissage. Mais cette situation souligne aussi l’importance de l’éducation à la citoyenneté, qui devrait toujours faire partie intégrante du programme scolaire. Malheureusement, c’est une partie de l’éducation un peu trop négligée. Blâmerions-nous les parents qui peinent à satisfaire les besoins primaires de leurs progénitures et qui donnent avant tout la priorité à la recherche de quoi manger au jour le jour, au détriment d’autres besoins essentiels au bon fonctionnement de la société ? Ironiquement, c’est la maladie qui nous oblige aujourd’hui à réapprendre à se laver les mains, une habitude, pourtant, des plus basiques.
Retrouver les vieilles valeurs
Puisque nous parlons du bon fonctionnement de la société, cela nous renvoie à la réaction du président de la République, lors de sa rencontre avec les journalistes, le 07 janvier 2022, concernant l’utilisation abusive des réseaux sociaux, en l’occurrence, de Facebook. Lors de ce petit-déjeuner de presse, il a été remarqué que les valeurs de la société malgaches se perdent dans la manière dont certaines personnes usent de Facebook. C’est devenu une plateforme où méchanceté, diffamation, abus… se diffusent à profusion et sans honte. D’où, la suggestion du président d’organiser une sorte de colloque afin de pallier à cette dépravation. Mais là encore, tout est question d’éducation !
Avec l’utilisation massive des Smartphones, il paraît tellement facile de prendre des photos, d’écrire et de publier, sans trop réfléchir. C’est justement là où le bât blesse, car chaque utilisateur est responsable de ce qu’il publie. Cela se traduit par un minimum de réflexion, car chez nous, il existe des lois régissant l’utilisation de l’Internet, si l’on ne cite que celle sur la cyberciminalité. Mais la vulgarisation des lois et les sensibilisations ne sont-ils pas un peu bâclées ? Ne serait-il pas temps d’intégrer cette matière dans le programme scolaire ? Un minimum d’éducation numérique pourrait apporter du changement notable dans la façon dont tout un chacun exploite la toile.
Tout est question d’éducation ! La première forme d’apprentissage est le fait de reproduire les faits et gestes des personnes représentant une forme d’autorité (les parents pour les enfants). Ainsi, l'éducation se fait, en premier lieu par l'intermédiaire d'une personne qui fait office de modèle. C’est pourquoi, l’on dit : l’exemple vient d’en haut, car « les petits gens » ne font que suivre les bons ou les mauvais exemples de leurs dirigeants. À bon entendeur !
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