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Lutte contre les infections : les sociétés civiles sollicitent l'État et le secteur privé

Photo du rédacteur: Ravaka RakotomalalaRavaka Rakotomalala

Le Fonds Mondial a octroyé plus de 491 millions de dollar à Madagascar depuis 2003, afin d’appuyer le pays dans les luttes contre le paludisme, la tuberculose et le VIH/Sida. Cependant, la pandémie de Covid-19 a éclipsé ces trois grandes infections. Ainsi, les organisations des sociétés civiles œuvrant dans le secteur santé ont lancé une alerte à l’endroit de l’État, du secteur privé et de tout un chacun, dans le but de réunir les sommes nécessaires à l’éradication de ces maladies.



Le paludisme est la cinquième maladie que l’on rencontre le plus souvent dans les hôpitaux de Madagascar. C’est également la huitième maladie la plus meurtrière dans les hôpitaux, informe le docteur Gertrude Raharimanana, Coordonnateur national de la Coalition Malgache pour le Renforcement des Systèmes de Santé (COMARESS). Seuls 14 districts sont catégorisés en phase d’élimination, c’est-à-dire, avec seulement 1 personne atteinte de la maladie sur 1.000. Il s’agit notamment des hauts-plateaux tels qu’Antananarivo, Manjakandriana, Antsirabe, ou encore Antsiranana et Sainte-Marie. La maladie est très présente dans plus de 100 districts et cause décès.

La politique la plus courante utilisée dans la Grande Île pour lutter contre le paludisme est l’utilisation de moustiquaire imprégnée, que l’on distribue au niveau des Fokontany. Nous sommes en mesure de le faire gratuitement, grâce au Fonds Mondial. Cependant, la durée d’une moustiquaire imprégnée est de trois ans. Après cela, il doit être renouvelé. Nous avons besoin de financement pour pouvoir continuer d’en distribuer gracieusement.

Éradication de la tuberculose

Le taux d’incidence de la tuberculose à Madagascar, en 2018, est de 132 cas sur 100.000 habitants. Ce chiffre a connu une augmentation comparé à celui de 2016, affirme le docteur Nirina Rasamimanana directeur technique du département de santé de l’église luthérienne (SALFA). On retrouve encore la tuberculose partout dans la Grande Île, cependant, 10 régions sont les plus concernés, car regroupe les 72% des cas. L’on peut citer les régions SAVA, DIANA, Ihorombe, Menabe, Boeny, Analamanga et Atsimo Andrefana.

Toutes les personnes atteintes de la maladie sont prises en charge gratuitement, car le Fonds Mondial nous aide dans l’achat des médicaments nécessaires. A noter que 1,3% des personnes atteintes de tuberculose sont également atteintes de VIH.


Sensibilisation au VIH/Sida

Au mois de juin 2022, 10 836 sont le nombre de personnes enregistré officiellement comme porteur de VIH/Sida à Madagascar. La maladie concerne de plus en plus les jeunes, alerte Marie Isabelle, présidente du réseau Mad’AIDS. Le nombre de cas de VIH/Sida de la Grande Île est, certes, considéré comme assez bas, car la statistique affiche un taux de moins de 0,30%, toutefois, cela pourrait augmenter si l’on ne se remet pas rapidement à communiquer autour de la maladie. « l’État devrait se remettre à diffuser plus souvent et régulièrement des informations de prévention et de traitement sur VIH/Sida, car il en va de l’avenir de nos jeunes », alerte la présidente du réseau Mad’AIDS. « Les actions de sensibilisations ne devraient pas seulement se faire tous les premiers décembre, car la maladie se transmet tous les jours », averti-t-elle.

Toujours d'après les données du mois de juin dernier, les 10.387 personnes qui ont été diagnostiquées porteurs de VIH sont sous traitement antirétroviraux. Leur prise en charge est complètement gratuite, grâce au don non-remboursable du Fonds Mondial.

Contribution de l’État

Ces trois infections pourraient très bien être éradiquées, mais pour ce faire, nous avons besoin de réunir les sommes nécessaires aux préventions et aux traitements. Madagascar a promis une contribution d’un million de dollars, lors de la sixième reconstitution des ressources du Fonds mondial en 2019. Cependant, cette somme est seulement restée une promesse jusqu’ici. Il faut pourtant savoir que plus nous contribuons, plus le Fonds mondial nous octroie des dons conséquents, a fait remarquer le docteur Jean-Claude Rakotomalala, directeur exécutif de l’Action Socio-Sanitaire Organisation Secours (ASOS).

Ainsi, les organisations des sociétés civiles œuvrant dans le secteur santé, exhortent l’État à se rallier à toutes les parties prenantes du partenariat du Fonds mondial, dans le but d’augmenter les promesses de don pour la septième reconstitution des ressources du Fonds mondial. Ce dernier plaide aussi à ce que Madagascar augmente progressivement son budget alloué à la santé, en lui consacrant au moins 15% du budget général, ou jusqu’à 5% du PIB annuel du pays. « Le Secteur privé est aussi appelé à offrir leur contribution, étant donné la difficulté dans laquelle nage notre pays », lance le docteur Jean-Claude Rakotomalala. A savoir que 18 milliards de dollars sont le minimum absolu dont le Fonds Mondial a besoin pour atteindre son objectif 2023 – 2028, qui est la lutte contre les pandémies et la construction d’un monde plus sain et plus équitable.

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