L’obésité est très rarement évoquée lorsqu’on parle de malnutrition à Madagascar. D’un point de vue général, c’est tout ce qu’il y a de plus normal, étant donné la proportion de population en sous-nutrition qui dépasse très largement les millions, rien que dans le Sud. Toutefois, le surpoids est également une forme de malnutrition à ne pas négliger, car ce fléau existe dans la Grande Île et pourrait devenir un problème de santé publique si l’on ne s’attaque pas dès maintenant à l’origine du mal. D’autant plus que d’une manière général, la pandémie du covid-19 a fait augmenter le nombre de personnes en surpoids dans le monde.
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Taux de malnutrition en baisse
Le nombre d’enfant en surpoids dans le monde n’a cessé d’augmenter ces dix dernières années, selon diverses études menées partout dans le monde. Avant même la pandémie, les scientifiques ont prédit qu’en 2020, le nombre d’enfant atteint de malnutrition sera en baisse, tandis que le nombre d’enfant en surpoids sera en hausse. A Madagascar, malgré le nombre hallucinant de personnes atteintes de malnutrition dans le Sud, le taux de malnutrition chronique dans les autres régions a connu une nette amélioration. A titre d’illustration, pour Amoron’i Mania, le statistique affichait 42% de taux de malnutrition l’année dernière, si ce chiffre planait à 54,6% auparavant. Pour Haute Matsiatra, le taux de malnutrition de l’année dernière était estimé à 43,8% si l’année d’avant, le statistique annonçait un taux aux alentours des 53 %.
Taux sévère d’enfants en surpoids
En ce qui concerne le surpoids chez les enfants de moins de 5 ans, les enquêtes en grappes à indicateurs multiples (MICS) de 2018, réalisées par l’Institut National de la Statistique (INSTAT), en partenariat avec l’UNICEF Madagascar, a révélé un taux de 1%. Ce chiffre paraît insignifiant comparé aux nombres de malnutris aigus ou chroniques qui décèdent parfois du manque de nourriture, et pourtant, les spécialistes affirment qu’au-delà de 0,3%, le taux d’obésité des enfants de moins de 5 ans dans un pays est déjà qualifié de sévère. A noté que dans la région d’Analamanga, la proportion d’enfants en bas âge en surpoids se situe autour de 3%. Chez les adultes, le chiffre récolté en 2016 par The CIA World Factbook tourne autour de 5%, pour toute l’île. A savoir que chez l’adulte, l’obésité se définie comme un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 30 (L'IMC se calcule comme suit : poids en kg divisé par la taille au carré, en mètres).
Covid-19 et confinement
De nombreuses études portant sur l’impact du covid-19 ont, en outre, démontré que la pandémie a exacerbé le taux de surpoids infantile dans le monde, même dans les pays pauvres. Ainsi, une partie de la population est confrontée à la sous-nutrition tandis que l’autre se heurte au problème de surpoids. Selon les enquêtes du magazine d’actualité britannique « The Economist », 27% des enfants de moins de 5 ans en surpoids dans le monde vivent en Afrique, et 48% en Asie. Dans certaines régions d'Afrique et d'Asie, le nombre d'enfants en surpoids est même de deux à quatre fois supérieur à celui des enfants malnutris.
La raison essentielle de cette épidémie d’obésité est le confinement. En effet, obligée de rester à la maison, les enfants, tout comme les adultes d’ailleurs, sont tentés par le grignotage à longueur du temps. Généralement, le choix se porte sur les sucreries. A cela s’ajoute le manque d’activités physique et la sédentarité, car certaines entreprises ont privilégié le télétravail tandis que les écoles font la classe en ligne. Le troisième facteur est le stress et l’anxiété. En effet, la peur de la maladie, l’isolement social dû au confinement, les difficultés socio-économiques liées à la perte d’emploi…engendrent le stress et le stress est bien connu pour provoquer la prise de poids. D’un autre côté, le surpoids est un facteur de risque pouvant aggraver le Covid-19.
En ce 4 mars, journée mondiale de lutte contre l’obésité, il est important de mettre l’accent sur ce mal du siècle en passe de devenir un problème de santé publique, même dans les pays pauvres comme Madagascar. En cette période où le coronavirus sévit encore, il est d’autant plus urgent de sensibiliser tout un chacun à lutter contre cette forme de malnutrition, qui est un facteur aggravant très important.
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