Comme dans plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne, le paludisme tue encore plusieurs personnes à Madagascar chaque année. On estime que cette maladie, appelée aussi malaria, touche chaque année 300 millions de personnes et tue plus de 3.000 de personnes par jour, dans cette partie du continent africain. L’on est encore loin de la vision mondiale d’un monde sans paludisme d’ici 2030 ! La journée mondiale de lutte contre le paludisme, marquée tous les 25 avril a encore toutes ses raisons d’être.
Paludisme : Toutes les régions concernées
Dans la Grande-Île, le paludisme est la huitième maladie qui cause le plus de décès, d’après les données du Ministère de la Santé Publique. Transmise par le moustique appelé anophèle, toutes les régions de Madagascar sont concernées par cette maladie potentiellement mortelle, mais à des degrés différents, dépendamment du climat. Ainsi, sur la côte Est très humide, il y a un fort risque de transmission du paludisme tout au long de l’année, tandis qu'à l’ouest et au nord de l’île, la maladie se transmet beaucoup entre le mois de novembre et le mois de mars, c’est-à-dire, pendant la saison des pluies. C’est aussi pendant la période pluvieuse que le paludisme sévit sur les hautes terres centrales. Au sud, le risque d’attraper le paludisme dépend des précipitations. La commune d’Andoharanomaitso, District d’Isandra, dans la région Haute Matsiatra, a reçu la célébration officielle de la journée mondiale de lutte contre le paludisme de cette année. 91 personnes sur les 1 000 personnes consultées sont atteintes de cette maladie, dans cette commune, tandis que le taux de positivité au paludisme dans le district d’Isandra est de 62, 86 %, rapporte le Dr. Manitra Rakotoarivony, Directeur de la promotion de la santé au sein du Ministère de la Santé publique. Paludisme : Préventions et traitements
Cependant, la malaria n’est pas une fatalité. C’est une maladie qui se soigne. On peut surtout la prévenir de la façon la plus simple. Cela consiste notamment en l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action. Il est également plus astucieux de porter des vêtements couvrants au maximum le corps, quand arrive le soir, car les anophèles piquent habituellement entre le coucher et le lever du soleil. Pour les parties découvertes du corps, l’application d’un produit répulsif peut aider à éloigner les moustiques.
Crédit photo : news.un.org
À Madagascar, des campagnes de distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticides, accompagnées de sensibilisation à la bonne utilisation de ce système de protection, ont porté plus ou moins bien leurs fruits. Certaines personnes emploient, en effet les moustiquaires, comme filet de pêche ou comme protection pour leurs rizières. Et pour ce qui est du traitement, une combinaison thérapeutique à base d'artémisinine, appelée ACT est utilisée depuis 2005, dans le cadre de notre politique nationale de lutte contre le paludisme, afin de traiter la maladie s’il n’y a pas de complication.
Paludisme : Stratégie mondiale
Notons qu’il existe une Stratégie Technique mondiale de lutte contre le paludisme, mise en œuvre depuis 2016 et s'étendant jusqu’en 2030. Les tenants et les aboutissants de cette stratégie ont été exposés par le Dr Gauthier TOUGRI, coordonnateur du plan national de lutte contre le paludisme au Burkina Faso, aux journalistes membres du Réseau des journalistes membres du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l'Environnement (REMAPSEN), lors d’un webinaire.
Adoptée en 2015 et mise à jour en 2021, cette stratégie se base sur trois piliers : garantir l’accès à la prévention, au diagnostic et au traitement du paludisme dans le cadre de la couverture sanitaire universelle ; accélérer les efforts vers l’élimination et vers l’obtention du statut exempt de paludisme et faire de la surveillance du paludisme une intervention essentielle. La vision mondiale d’ici 2030 étant de réduire le taux de mortalité liée au paludisme sur le plan mondial, de diminuer l’incidence du paludisme dans le monde, d’éliminer le paludisme des pays où il y a transmission ainsi que d’empêcher la réapparition du paludisme dans les pays où le fléau n’existe plus.
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