La situation alimentaire des ménages est se traduit par la qualité de sa consommation alimentaire. Cependant, plus de 2 millions de personnes seraient en situation d’insécurité alimentaire élevée dans les régions du sud et du sud-est de Madagascar, ont alerté aujourd'hui 5 janvier 2023 les humanitaires de l’ONU. La dernière analyse de la classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC) montre que d’un point de vue global, une dégradation de la situation de sécurité alimentaire est attendue pendant le pic de la période de soudure, allant de novembre 2022 à mars 2023.
Atteinte de malnutrition aiguë sévère, la petite fille a été prise en charge par l'hôpital d'Antanambao Toliara.
Insécurité alimentaire aiguë élevée
Madagascar se trouve, justement, dans la période de soudure. Actuellement, sur les 21 districts analysés des régions du sud et du sud-est, 19 affichent une situation de crise. Ceci se traduit, plus concrètement, par un nombre élevé de personnes classées en insécurité alimentaire aiguë élevée (Phase 3 de l’IPC ou plus). Elles sont 2,23 millions, soit, 36% de la population analysée. En outre, environ 252.000 personnes, soit 4%, sont en situation d’urgence (Phase 4 de l’IPC), et 1,97 million en phase de crise (Phase 3 de l’IPC).
72% des ménages, c'est-à-dire, plus de deux-tiers des ménages ont un score de consommation alimentaire pauvre et limité dans le Grand Sud. Cela dit, la situation est plus inquiétante dans le Grand Sud-Est, car 76% des ménages ont un score de consommation alimentaire pauvre. Ce qui veut dire que plus de trois-quarts des ménages sont en situation alimentaire délicate.
Avec la période de soudure, la qualité de la consommation alimentaire des ménages va continuer à se dégrader, rapporte les humanitaires des Nations Unies. Par rapport à la même période de l’année précédente, il est toutefois observé une amélioration de la consommation alimentaire dans tous les districts du Grand Sud, sauf à Ampanihy, où plus de 50% des ménages ont « un score de consommation alimentaire pauvre et limité ».
La malnutrition est aussi bien présente dans la ville de Toliara I, dans le Sud de Madagascar.
Causes multifactorielles
À savoir que les causes de la malnutrition à Madagascar sont multifactorielles. Les résultats de cette enquête suggèrent l’hypothèse des chocs climatiques qui pourraient « compromettre un bon démarrage de la campagne agricole ». l'année 2023 sera également marqué par un taux prévisionnel « d’inflation rampante », qui peut vite se dégrader « en inflation galopante avec le contexte de la guerre en Ukraine et des contextes structurelles comme l’inaccessibilité ».
Dans la foulée, les humanitaires redoutent une « faible production », qui pourrait se traduire par « des niveaux de stocks faibles suite à la destruction engendrée par les tempêtes tropicales pour le Grand Sud-Est et la sécheresse ayant touché le Grand Sud surtout dans les zones plus propices à l’agriculture ». Il y a enfin l’augmentation « de la prévalence des maladies liées à l’eau, qui impactera fortement sur le bien-être de la population ».
Il est toutefois à remarquer que le nombre de personnes classées en Phase 3 (crise) de l’IPC ou plus connaîtront une baisse entre le mois d’avril et le mois de juillet 2023. De 2,23 millions, actuellement, il va descendre à 1,54 million, grâce notamment à l’arrivée des récoltes de la grande saison agricole.
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