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Santé Sexuelle : Les femmes du Sud-est utilisent peu la contraception

Photo du rédacteur: Ravaka RakotomalalaRavaka Rakotomalala

Seules 40% des femmes malgaches en union utilisent une méthode contraceptive moderne, d'après les données MICS 2018. La tradition de la Grande Île veut que le mariage soit synonyme de procréation, car « les enfants sont une richesse ». Dans la


ou le Sud-est de Madagascar, les méthodes de limitation ou d'espacement de naissance ne sont pas encore démocratisées. Ainsi, certaines femmes peuvent avoir plus de dix enfants. Une moyenne de 5 enfants Liana habite la commune rurale de Mahafasa Centre, dans le district de Farafangana, au Sud-est de Madagascar. Elle a mis au monde 6 enfants, le premier a 18 ans et le petit dernier, 3 ans. A Madagascar, une femme en âge de procréer a en moyenne 4 ou 5 enfants, selon l'enquête par grappe à indicateurs multiples MICS 2018. Cela dit, l'on note une grande différence entre les femmes vivant en milieu rural et celles habitant en milieu urbain. En effet, dans les grandes villes, le taux de fécondité des femmes est plus bas, à raison de trois ou 4 enfants par femme. Dans les zones les plus reculées, une femme met au monde, en moyenne, 5 enfants. L'on a également constaté, dans cette enquête, que les femmes moins instruites on plus d'enfants, c'est-à-dire plus de 5 enfants. Les femmes issues des milieux défavorisés aussi sont plus fécondes, avec une moyenne de 6 ou 7 enfants. Conséquences néfastes Mettre au monde beaucoup denfant pourrait mettre en danger la santé de la femme, mais aussi celle de ses enfants. Pour Liana, lune des conséquences déplorables de sa situation est la malnutrition de Mampiadantsoa, son petit dernier. A 3 ans, le petit garçon ne pèse que 6 kg et ne peut pas encore se tenir debout tout seul. La famille de Liana na pas assez à manger, notamment, après le passage des deux cyclones, Batsirai et Emnati, qui ont ravagé le Sud-est de Madagascar. Avant cela, le district de Farafangana était en proie à une sècheresse sans précédent qui a duré environ deux ans et qui a déjà beaucoup diminué la production agricole. Ainsi, Mampiadantsoa, comme ses frères et soeurs, ne mangent plus assez de riz. Manioc et patate douces sont devenus leur quotidien. Quand il ny a rien à se mettre sous la dent, sa maman lallaite tout simplement, autant quelle peut. Mais le lait maternel nest plus suffisant pour un enfant de son âge. Non consentement des maris Soavitiana Sophie, agent communautaire de la commune rurale de Namohora Iaborano, toujours dans le district de Farafangana, révèle que certaines femmes de cette localité ont jusquà 12 enfants. « Certains bébé nont que 9 mois, que leur maman tombe déjà enceinte, raconte-t-elle. Mais jai bon espoir que la situation va évoluer, car les femmes de chez nous commencent à utiliser des méthodes contraceptives ». En effet, de nombreuses femmes de la région Sud-Est sont de plus en plus convaincues de la nécessité de la limitation de naissance. « Le nombre de femmes qui consultent pour du planning familial augmente depuis deux ans, témoigne Bakolinirina Lovasoa Olga, sage-femme, cheffe du centre de santé de base niveau II (CSB II) de la commune de Mahavelo, district de Farafangana. Malheureusement, nombreux sont encore les hommes qui empêchent leurs épouses dutiliser les méthodes moderne de contraception, ainsi, elles viennent nous consulter en cachette, déplore-telle ». Anita Rasoatahinjanahary, sage-femme deuxième prestataire du CSB II de Vohitrambo, dans le district de Vangaindrano fait aussi face à ce problème de non consentement de la part des maris. Droit fondamental A loccasion de la Journée mondiale de la Santé Sexuelle, célébré tous les 4 septembre, le Fond des Nations Unies pour la population (UNFPA) rappelle que prendre des décisions concernant sa santé sexuelle est un droit fondamental. Cependant, trop souvent, on refuse leur droit à la santé sexuelle à certaines personnes, comme à ces femmes du Sud-Est de Madagascar que leurs époux ne soutiennent pas dans leur choix de contraception. « Le droit à la santé sexuelle est nié lorsque le sexe est entouré de honte et dignorance, ou quil est lié à la coercition, aux abus ou à lexploitation. Il est nié lorsque les personnes font face à la stigmatisation, la discrimination et la violence, mais aussi lorsque les soins de santé sexuelle et reproductive sont inaccessibles», souligne lUNFPA.

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