Dans son engagement FP2030, concernant la planification familiale, Madagascar a fixé trois objectifs à atteindre. Des avancées ont déjà été constatées, si l'on se réfère au discours du professeur Zely Arivelo Andriamanantany, ministre de la Santé publique, lors de la célébration de la journée mondiale de la contraception aujourd'hui, comme tous les ans, chaque 26 septembre.
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Koffi Kouamé, représentant de l'UNFPA ; Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre des finances et du budget ; Zely Arivelo Andriamanantany, ministre de la Santé publique, lors de la signature du "Country Compact"
Atteindre le dividende démographique
Le taux de prévalence contraceptive de Madagascar est de 43%, pour les femmes en union de 15 à 49 ans, selon la dernière enquête démographique de 2021. Ce chiffre fait partie des plus élevées de l'Afrique francophone, a fait remarqué Koffi Kouamé, représentant résident du Fond des Nations Unies pour la Population à Madagascar (UNFPA), dans son allocution. Cependant, de gros efforts sont encore à fournir afin de réduire les besoins non satisfaits en matière de planification familiale et afin d'atteindre le dividende démographique, clé de l'émergence économique.
Situation préoccupante chez les adolescentes
Il faut en effet savoir, qu'à Madagascar, 1 femme sur 3 utilise une méthode de contraception moderne. 10 femmes meurent chaque jour suite à la grosse ou à l'accouchement. 3 d'entre eux sont des adolescentes entre 15 à 19 ans. La situation est plus que préoccupante chez les adolescentes, car l'âge moyen de la première relation sexuelle des jeunes filles malgache est de 15 ans.31% des filles âgées de 15 à 19 ans ont même déjà commencé leur vie procréatrice tandis que le taux de natalité est très élevé chez les adolescentes, à raison de 380 sur 1.000 naissances vivantes. Ce sont les statistiques évoquées par le ministre de la Santé Publique lors de son allocution, afin de signifier qu'il y a encore fort à faire en matière de santé sexuelle à Madagascar.
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La situation est plus que préoccupante chez les adolescentes
Réduction du taux de besoins non satisfaits
Ainsi, dans le FP2030, Madagascar projette d'augmenter de 60% le taux de prévalence contraceptive moderne pour les femmes en union ; de réduire à 8 % le taux de besoins non satisfaits en planning familial, si le taux actuel est de 15 % ; et d'atteindre l’indice synthétique de fécondité à 3. Plus ambitieux encore, le ministère de la santé compte atteindre ce taux de 60% d'ici la fin de l'année 2023. Concrètement, cela se traduit par le fait de gagner 1.700.000 nouvelles utilisatrices de contraceptif moderne. "On est actuellement à 51% de cet objectif", affirme le Pr Zely Andriamanantany.
Country Compact
Afin d'assurer l'atteinte de ces objectifs, la journée de célébration d'aujourd'hui a été couronnée par le lancement officiel de la mise en œuvre du partenariat entre le ministère de la Santé Publique et la fédération des mutuelles de la santé "Miara-Miahy", relatif à la prise en charge des services de la planification familiale auprès des prestataires de santé. Dans son discours, le docteur Vero Olivia Randriamalala, présidente de la Fédération nationale Miara-Miahy, a souligné qu'une telle convention entre le gouvernement et la société civile est une grande première. La signature de ce document appelé "Country Compact" permettrait de "réduire la mortalité maternelle et infantile, de réduire les barrières financières et psychosociales des usagers dans le cadre de la Couverture Sanitaire Universelle, de réduire les besoins non satisfaits en matière de planification familiale et d'augmenter le taux de prévalence en contraceptif moderne", affirme la présidente de Miara-Miahy.
Loi n° 2017-043
Le représentant de l'UNFPA, quant à lui, n'a pas manqué de rappeler qu'il y a un an, le 28 septembre 2021 pour être plus exact, le président de la République, Andry Rajoelina s'est vu décerné le trophée de champion, en reconnaissance de son engagement en faveur de la planification familiale à Madagascar. Rappelons aussi qu'à Madagascar nous avons la loi n° 2017-043 du 25 janvier 2018, fixant les règles générales régissant la Santé de la Reproduction et la Planification familiale, dont la teneur est ce qui suit : "Tous les individus sont égaux en droit et en dignité en matière de santé de la reproduction. Chaque individu, sans discrimination, peut mener une vie sexuelle responsable et sans risque. Le droit à la Santé de la Reproduction et à la Planification Familiale est un droit fondamental."
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