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Transformer l'éducation : Des grands défis attendent Madagascar

Photo du rédacteur: Ravaka RakotomalalaRavaka Rakotomalala

L'éducation, c'est la base ! Qui n'a jamais entendu cette phrase qui est devenue une vérité universelle ? À chaque problème que l'on rencontre, à chaque projet que l'on envisage, on met et remet sur la table l'éducation qui est la base de tout. Car on sait tous que l'éducation est un levier puissant de développement. Au lendemain du sommet « Transformer l'éducation », dans le cadre de la 77ème Assemblée générale de l'Organisation des Nations Unies (ONU), tous les États membres sont invités à s'engager en faveur de l'enseignement et de l'apprentissage. Le moment est, donc, plus qu'opportun pour engager une véritable réforme, à propos de l'éducation à Madagascar. Cependant, pour pouvoir entamer une véritable réforme, il faut avant tout accepter qu'il y ait quelque chose qui cloche dans le système éducatif malgache.

Réalisations dans le secteur éducation

Durant son allocution à la tribune de l'ONU, le président Andry Rajoelina a mentionné, avec fierté, les efforts accomplis par l'État malgache en matière d'éducation. Bien évidemment, et tout en haut de la liste, il a cité les « Sekoly manara-penitra », en affirmant qu'un millier de salles de classe a été créé depuis qu'il était au pouvoir. Le président de la République a également noté la conception d'outils pédagogiques, la distribution de tablette ou encore la mise en place de cantines scolaires. Il a aussi évoqué, dans cette allocution, que l'État malgache a réussi à faire augmenter de 146% le taux d'accès à l'éducation de base, tandis que le taux d'abandon scolaire a baissé « de manière palpable ».

Andry Rajoelina a plutôt brossé un beau tableau du secteur de l'éducation à Madagascar. Pourtant, la réalité sur terrain est tout autre. Lors de la rentrée scolaire, au début de ce mois de septembre, même le ministère de l'Éducation nationale a lancé un appel à l'intention des parents d'élèves dans le but de les encourager à inscrire leurs enfants à l'école.

L'Ecole Primaire Publique "manara-penitra" d'Ihosy, une des réalisations d'Andry Rajoelina (C) Présidence de la République de Madagascar


Difficulté financière des parents

Dans les écoles privées aussi bien que dans les écoles publiques, le taux d'inscription des élèves est faible. Certaines classes ont même vu le taux de leurs effectifs diminuer de moitié. Actuellement, quelques semaines après la date officielle de rentrée des classes, l'on rencontre encore, par-ci par-là, des enfants en âge d'être scolarisés, vagabondant dans les rues, en plein milieu de la semaine. Quelques jours avant le début du sommet « Transformer l'éducation », l'UNICEF a révélé des données alarmantes à propos de l'éducation à Madagascar. Seulement 15% des enfants fréquentent les classes préscolaires, 76 % pour l'école primaire, et seulement 56 % des élèves obtiennent leur diplôme et passent à l'école secondaire. Ces chiffres tendent à confirmer ce que l'on peut constater au quotidien, dans la société. Le taux d'abandon scolaire et la baisse du nombre d'élèves inscrits dans les écoles s'expliquent, notamment, par la difficulté financière des parents. En effet, bien que le ministère de l'Éducation nationale ait déclaré la gratuité des inscriptions, cela ne s'applique pas dans tous les établissements scolaires publics.

Programme scolaire inadapté

Pour ce qui est du programme scolaire, il est clair qu'il est inadapté au contexte dans lequel se trouve la Grande Île. De même pour les méthodes d'enseignement qui suscitent la discussion, au vu des chiffres émis par l'UNICEF. En effet, en guise d'illustration, seuls 7% des enfants âgés de 7 à 14 ans fréquentant l'école ont des compétences de base en mathématiques et 23% en lecture. Ce sont pourtant des matières de base. L'on se demande, alors, ce qu'il en est pour les matières plus spécifiques ! Ce constat remet en cause la compétence des enseignants malgaches. À noter qu'environ 70 % d'entre eux sont des enseignants communautaires, payés par les parents et la communauté, d'après toujours les données de l'UNICEF. La majorité de ces enseignants communautaires n'ont reçu aucune formation pédagogique. Cela impacte fortement la qualité de l'éducation et de l'apprentissage.


Distribution de tablette et de manuel pédagogique à Ihosy (C) Présidence de la République de Madagascar

Éducation en crise

Si l'éducation est réellement la base de tout, alors, il ne faut plus se voiler la face si l'on veut remédier aux problèmes. L'ensemble de l'éducation à Madagascar est mal-en-point ! L'enseignement est en crise ! « Les écoles sous financées, des enseignants sous-payés et sous-qualifiés, les salles de classe surpeuplée et les programmes scolaires archaïques compromettent la capacité de nos enfants à atteindre leur plein potentiel », déclare Catherine Russel, directrice générale de l'UNICEF, dans un communiqué de presse, dans le cadre du sommet « Transformer l'éducation ». « La trajectoire de nos systèmes éducatifs est, par définition, la trajectoire de notre avenir », ajoute-t-elle. Alors, « Nous devons inverser les tendances actuelles ou subir les conséquences de la privation d'éducation d'une génération entière, car de faibles niveaux d'apprentissage aujourd'hui signifient moins d'opportunités demain ». Conforme aux normes

Dans son Allocution, Andry Rajoelina s'est engagé à « transformer et redynamiser la vie scolaire et universitaire » de Madagascar, car l'éducation, affirme-t-il, est une priorité nationale. Des salles de classe « manara-penitra » (conforme aux normes), c'est bien beau, mais le pays a aussi et surtout grand besoin d'enseignants et de programmes scolaires « conformes aux normes ». Il est grand temps de lutter contre cette médiocratie ambiante, de relever le niveau de l'éducation afin de révéler le potentiel de la jeunesse malgache ! En bref, il est grand temps de « transformer l'éducation ». Un défi de taille !

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