1,14 million de personnes dans le Grand Sud de Madagascar est actuellement en situation d’insécurité alimentaire sévère, selon le Flash Appeal 2021. La sécheresse qui sévit dans cette partie de l’île depuis trois ans a exacerbé la situation déjà critique. Les impacts socio-économiques du COVID-19 n’ont rien arrangé à la situation. Les femmes et les filles paient les plus lourdes tribus de cette situation, car la crise alimentaire a également fait augmenter le taux de la violence basée sur le genre (VBG). Une prise en charge exceptionnelle est, donc, de mise.
L’urgence sanitaire dans laquelle se trouve le Grand Sud de Madagascar a engendré l’aggravation des cas de VBG. Pour illustration, ce taux atteint les 15,2 %, à Atsimo Andrefana, les 39 % à Anôsy et 27 % dans l’Androy. Le taux de grossesse précoce connaît également une nette hausse. Au vu de cette situation critique, un projet d’un montant de 694,444 USD a été mis en place, financé par le Gouvernement du Japon, en appui au Gouvernement Malagasy, à travers le Ministère de la Santé Publique, le Ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme, en collaboration avec le Fond des Nations Unies pour la Population (UNFPA). Le projet est dénommé “ Accès des femmes et des filles les plus vulnérables à des services intégrés de santé sexuelle et reproductive, de planification familiale et de lutte contre la violence sexiste dans le Grand Sud de Madagascar grâce à des stratégies avancées/mobiles et de nouvelles technologies”. Il a été lancé le 10 juin dernier.
Réponses multisectorielles
D’une durée de 12 mois, ce projet, qui ambitionne d’apporter des réponses multisectorielles, est mis en œuvre dans huit districts de trois régions du Grand Sud de Madagascar, à savoir les districts d’Ambovombe, Tsihombe, Bekily et Beloha de la région Androy ; les districts d’Amboasary et de Betroka de la région Anosy ; ainsi que les districts d’Ampanihy et de Betioky de la région Atsimo Andrefana. 284 000 personnes en seront les bénéficiaires. Les filles et les femmes cibles du projet pourront, entre autres, avoir accès à des services intégrés de santé sexuelle et reproductif, de planification familiale, et de prise en charge de VBG, par des stratégies avancées et mobiles. Au moins, 80 % des centres de santé des districts ciblés seront approvisionnés en produits nécessaires à ces prises en charge, grâce à l'utilisation de drones.
Objectifs de développement durable
Ce projet participe, en outre, à l’atteinte de plusieurs objectifs de développement durable dont l’ ODD1 qui est l'éradication de la pauvreté sous toutes ses formes ; l’ ODD5 qui vise l'élimination de toute discrimination à l'égard des femmes et des filles ; ou encore l’ ODD17, concernant le renforcement des partenariats. Il entre également dans la réalisation des priorités de l’État, entre autres, le plan de développement de la santé, le plan national de développement de la femme, le plan national de réponse à la sécheresse dans le Sud ou encore la feuille de route nationale contre la violence basée sur le genre.
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