Une réunion de consultation multi-acteurs concernant la hausse des prix du carburant, entre le Président de la République Andry Rajoelina et de nombreux acteurs économiques, a été tenue ce samedi 9 juillet au palais d'Iavoloha. La hausse tant redoutée du prix des produits pétroliers est inévitable.
Conjoncture mondiale
Plusieurs heures d'échanges ont permis à chaque entité de s'exprimer sur ce sujet brûlant qui impactera la vie de la nation. Selon le Groupement des Femmes Entrepreneurs (GFEM), la conjoncture mondiale de la hausse du carburant, impactant toutes les économies et les populations du monde, est la cause de cette hausse. Pour sa part, le Président de la République Andry Rajoelina n'a pas manqué dans son discours de réitérer la hausse des prix à la pompe en raison de l'augmentation des prix sur le marché international. Face à cette situation, le chef d'Etat a affirmé que le gouvernement fera tout son possible pour que cette hausse soit modeste par rapport à l'appréciation du coût des produits pétroliers. Chaque acteur tel que les groupements du secteur privé, les organismes de la société civile et défense des droits des consommateurs ainsi que différents experts, s'attend donc à une solution pour limiter les effets d'une hausse inévitable des prix à la pompe.
Préserver les ménages d'un impact brutal
Pour l'heure, aucune décision concrète n'aurait été encore prise sur la fixation du prix du carburant à Madagascar. Notons qu' une hausse allant à 9 000 ariary serait appliqué pour la vérité des prixdu carburant. Le député Fidèle Razara Pierre, élu dans le district d' Ambatondrazaka, a déjà évoqué ce sujet sur l'émission Miara Manonja émise sur AZ TV. "Si l'on se réfère à la vérité de prix, le prix de l'essence avoisinerait les 10 000 ariary. L'Etat aurait dû augmenter le coût des produits pétroliers depuis 2019 afin de minimiser les impacts sur les ménages" affirme-t-il. Pour rappel, dans la Grande Île, les prix à la pompe n'ont pas changé depuis juin 2019, 4 100 ariary le litre du Super Carburant et 3 400 ariary, le litre du Gasoil. Toutefois, l'Etat veut une hausse graduée et échelonnée sur quelques mois pour éviter un impact trop brutal au seins des ménages. Selon l'Office Malgache des Hydrocarbures (OMH) les nouveaux prix révisés à la hausse devraient entrer en vigueur ce mois de juillet.
Impact sur les frais de transport en commun
Le 28 juin dernier, l' Union des Coopératives de Transport Urbain (UCTU) a déjà évoqué leur opinion sur la hausse de carburant. "Le tarif des taxi-be passera de 500 ariary à 1 000 ariary sur les lignes qu'ils desservent. La hausse sera, par contre, effective dès que les prix à la pompe augmenteront" fit Lova Randrianatoandro, président de l'UCTU à la presse. Peu de temps après, l' Union des Coopératives de Transport Suburbain (UCTS) a réitéré ces mêmes revendications. Pour ces coopératives, cette hausse de frais de transport en commun est due à l'inflation, à la hausse des prix des pièces et équipements de véhicules ainsi qu'à l'augmentation des actes administratifs. Selon une source auprès de l'État, la hausse des frais transport en commun ne sera effective qu'après négociation entre les coopératives et les autorités, qui pour l'instant, n'a encore eu lieu.
Risque d'inflation galopante ou hyperinflation
La question de l'inflation est un sujet brûlant qui touchent directement les ménages. De par sa définition, l’inflation est la hausse généralisée des prix causée par des déséquilibres macroéconomiques des agrégats économiques ou par des chocs économiques. Bon nombre d'observateurs pensent que, c’est le deuxième grand problème économique après le chômage. Pour Madagascar, le grand argentier de l'État, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison a indiqué, lors de son intervention devant l'Assemblée Nationale pour le Projet de Lois des Finances Rectificatif (PLFR 2022) le 22 juin dernier, une hausse du taux d'inflation de 9,2% d'ici la fin de l'année. Force est de constater que l'économie malgache tourne au ralenti. Les prix grimpent et les exportations sont incertaines, alors que les importations augmentent sans cesse. Si l'on ajoute à ces difficultés la flambée des cours du pétrole, une hyperinflation pointera le bout de son nez. Une inflation dangereuse qui est inhabituelle avec un taux exponentiel très élevé. Ce type d’inflation est constaté lors des chocs pétroliers ou une flambée sur les prix des produits pétroliers sur le marché international.
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