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« Gouverner, c’est prévoir ; et ne rien prévoir, c’est courir à sa perte » dixit Émile de Girardin dans son livre intitulé « La Politique Universelle » paru en 1852. C’est sur cette expression que l’opposition charge le pouvoir. Chaque jour, elle ne manque pas de rappeler aux dirigeants les problèmes endurés par le peuple Malagasy à cause des intempéries engendrant des catastrophes et qui pourraient mettre à mal la crédibilité du pouvoir actuel.
Les opposants montent d’un ton
Effectivement, « gouverner, c’est prévoir » se traduit par la façon de gérer les risques : les identifier, les analyser, les évaluer et les neutraliser. Ce n’est pas une fatalité, mais il faut la volonté de dire et le courage de faire. C’est le message que partagent les opposants du régime Tanora Gasy Vonona (TGV). Il est clair, pour eux, que l’avenir de nos enfants ne se construira pas à coup de « quoi qu’il en coûte », de gaspillage de l’argent public et de dettes. La situation en ce moment est très tendue. L’opposition ne manquera pas d’arguments pour attaquer l’Etat et la mauvaise gestion des intempéries sera sans doute au menu.
Durant sa descente sur les rives d’Ambohidratrimo, le député élu dans ce district, Mamy Rabenirina, n’a cessé de dénoncer une mauvaise gestion de crise, notamment à propos du dispatching des équipements alloués aux sinistrés. Les animateurs de l’émission « Miara-Manonja », quant à eux, accusent le président Rajoelina d'emmener le pays dans une impasse, en voulant briguer un autre mandat : « Non seulement, il met en danger la démocratie et l'Etat de droit à Madagascar, mais il piétine la Constitution. Ce sont des choses qui ne sont pas tolérables », martèlent les animateurs de cette émission politique.
Notons que les parlementaires du parti Tiako i Madagasikara (TIM) se préparent actuellement à leur compte-rendu. Rappelons qu’en 2021, il a fallu cinq tentatives pour que le fameux « tatitra » aboutisse. Les forces de l’ordre ont érigé des barrages aux entrées de la capitale et dans le centre-ville. Des partisans du parti TIM ont même été arrêtés et mis en prison. Trois points, notamment, sont toujours mis en exergue par l’opposition : mettre en valeur l'éducation, assurer la stabilité et le besoin quotidien du peuple (PPN) et la construction des routes dans tout Madagascar.
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Dernière ligne droite
De son côté, le pouvoir en place tente le tout pour le tout, en se faisant voir aux côtés des sinistrés. L’occasion se profite, en bien ou en mal, pour se faire (re)dorer l’image, car l’élection présidentielle de 2023 approche. Déjà, le Président Andry Rajoelina a avoué, lors de son discours de fin d’année, que « le développement ne se fait pas en un jour, ni en un mois, ni en un an ». Il estime même qu'atteindre le niveau d'émergence de certains pays d'Afrique nécessite cinq mandats. « Il nous faut quatre alternances démocratiques successives pour obtenir une croissance identique aux pays émergents d'Afrique », a-t-il souligné. Cela a été, évidemment, mal reçu par les opposants au TGV. Pour l’opposition et certains autres partis politiques, chaque action effectuée par ce gouvernement se résume à la préparation de l’élection présidentielle de 2023. L’année 2022 est, en effet, la dernière ligne droite pour le régime actuel, si toutefois, et comme son discours le sous-entend, le chef de l’Etat vient à participer aux élections.
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