Si les préparatifs électoraux sont encore en pleine confusion en ce moment, force est de constater que les politiciens usent de tous les moyens pour conquérir le cœur du peuple.
Andry Rajoelina, campagne électorale de 2018
Aucune garantie
Les 11 mois restants consisteront en la préparation de l'élection présidentielle, si le gouvernement tient parole, qu'il respecte la Constitution et que l'élection aie lieu en cette année 2023. Cependant, il semble que jusqu'ici, il n'y ait aucune garantie quant au bon déroulement de cette élection. La loi des finances 2023 prévoit un budget de 52 343 290 000 d’ariary pour l'ensemble du scrutin, dont plus de 40 milliards d’ariary alloué à l’élection présidentielle et 11 milliards d’ariary pour la refonte des listes et des registres électoraux, au titre de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Cela dit, il est déroutant de constater que la préparation est lente. En bref, l'on se demande si le scrutin présidentiel aura effectivement lieu, ou si nous ne procéderons qu'à l'élection communale. De plus, les bases du déroulement de l'élection continuent de faire polémique jusqu'à aujourd'hui, car l'opposition n’a cessé de réclamer la tenue d'une concertation nationale, en vue de modifier le code électoral ainsi que les dispositions relatives aux élections. Les dirigeants, quant à eux, ne trouvent pas l'utilité d'une telle concertation.
Marc Ravalomanana, lors de la célébration du vingtième anniversaire du parti TIM à Fianarantsoa.
Rivalités
Si l'on revient sur l'année dernière, la campagne électorale a déjà démarré pour certains potentiels candidats, tels le leader de l'opposition et numéro un du parti Tiako i Madagasikara (TIM), Marc Ravalomanana, le président de la République Andry Rajoelina et le président du parti Malagasy Miara Miainga, Hajo Andrianainarivelo. Il est clair que la concurrence entre les politiciens se durcit en cette période de préparation des élections. Pour d’autres, comme Siteny Randrianasoloniaiko, député élu dans le district de Toliara I sous la bannière orange, cette année 2023 sera une année «Mada-raid», selon des propos sur une chaîne télévisée. Il faut pourtant savoir que la logistique représente un grand défi pour les candidats à la présidence de Madagascar. En effet, la Grande Île est d'une superficie de 587 000 km2 et nombreuses sont les zones enclavées dans les 119 districts. Toutefois, ils vont assurément se rivaliser pour parcourir les régions et ainsi, entrer directement en contact avec la population.
Les Malgaches iront-ils aux urnes cette année pour élire leur président ?
Avantages
Quant à l'ex président, Marc Ravalomanana, il a fait savoir lundi qu'il achèvera sa tournée à travers tous les provinces et toutes les grandes villes de Madagascar en ce mois de janvier. Notons qu’en ce jour, l’ancien chef d’ Etat est en route pour le province d’Antsiranana. En plus des vœux de nouvel an qu'il adressera à ses partisans, ce chef de l'opposition ne manquera pas d'encourager le peuple à s'inscrire sur les listes électorales. Le président Rajoelina agira également et multipliera ses descentes sur terrain. Ce dernier possède, évidemment, tout le moyen, étant le représentant de tout le peuple Malagasy. Nombreux citoyens ne l’ont jamais vu directement pendant les quatre années où il a été à la tête du pays. Mais ce qui est indéniable, c'est qu'Andry Rajoelina a des avantages particuliers en inaugurant des infrastructures et d'autres « zava-bita ». Les autres prétendants devraient seulement se contenter des bains de foule. Notons que la campagne avant l’heure n’est pas interdite par la loi malgache, tant que le candidat ne prononce pas directement la phrase : "votez pour moi". Dans tous les cas, tous les manquements du régime pour des élections transparentes sont à déplorer. Rappelons qu’effectuer une réforme du cadre légal électoral devrait être la priorité de l’État pour pouvoir organiser une élection libre, exclusive et acceptée par tous.
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