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Crédit photo: Présidence de la République de Madagascar
« Si une crise politique persiste dans un pays, cela prouve que le chef du gouvernement, qui en est le principal responsable, n’assume plus ses devoirs. Il n'a aucun contrôle sur le gouvernement ni sur la vie publique », a déclaré Samihary Floriot, président national du parti politique Tanora Malagasy Miroso. Il n'est plus nécessaire d’entamer une motion de censureau sein des deux chambres du parlement pour destituer le chef du gouvernement vu la conjoncture actuelle, affirme-t-il. La constitution précise, notamment dans son article 54 alinéa 2, que « le président de la République met fin aux fonctions du Premier ministre, soit sur la présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement, soit en cas de faute grave ou de défaillance manifeste ». À l’allure où vont les choses, les conditions sont réunies pour constater une défaillance manifeste, dénonce ce politicien. « Toutes les lois sont bafouées. Prenons exemple de la constitution à l’article 65 alinéa 9 : « Le chef du gouvernement assure la sécurité, la paix et la stabilité sur toute l'étendue du territoire national dans le respect de l'unité nationale ; à cette fin, il dispose de toutes les forces chargées de la police, du maintien de l'ordre, de la sécurité intérieure et de la défense ». Qui pourra encore prétendre que Madagascar est sécurisé ? Le Premier ministre n’est même pas capable d’assurer l’exécution des lois, indiqué à l’alinéa 5 de ce même article » défend-il. Par ailleurs, à quoi bon procéder à une motion de censure si les parlementaires contrôlent l’exécutif ? Ajoute-t-il. En effet, « 95 % des députés sont tous des opérateurs. Au Sénat, ils y sont à 99,75 % » révèle-t-il . Ainsi à Madagascar, les opérateurs économiques dominent l’ État. Samihary Floriot se demande « comment s'assurer qu'il n'y aura pas de blanchiment d'argent et que ces parlementaires paient réellement leurs impôts ? ». Par conséquent, c'est au président Andry Rajoelina de se prononcer sur le sort du Premier ministre Ntsay Christian,étant donné que ce dernier s'appuiera une fois de plus sur des hommes d'affaires qui se réfugient dans le législatif, a-t-il dit.
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Crédit photo: Assemblée nationale
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