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Elections sans Rajoelina, Rajao, Ravalo Que se passerait-il ?

Photo du rédacteur: Marigny ANDRIANTSOAVAMarigny ANDRIANTSOAVA

Plusieurs noms circulent déjà et sont annoncés comme éventuels candidats à la course à la magistrature suprême en 2023, cependant, ces trois personnalités retiennent toujours et encore l'attention du public : Marc Ravalomanana, Hery Rajaonarimampianina et Andry Rajoelina. Cela dit, bon nombre d’observateurs estiment que ces leaders politiques ne devraient plus concourir aux prochaines élections présidentielles. Pour cause, la rivalité entre ces trois protagonistes est la source de crises à répétition à Madagascar depuis 2009 jusqu’à 2018. Et si ces chefs d’ État ne se présenteraient pas aux prochaines élections ? Qu’adviendra-t-il de la nation ? Des experts en politique et en sociologie se sont exprimés sur le sujet.



(Crédit photo: mark p)

Moussa Soalihy (analyste politique) : « Ceux qui véhiculent le « ni… ni… » ont peur des élections »


Si ces trois personnalités ne participaient pas aux élections présidentielles, Madagascar serait confronté à une énorme crise politique. Ces leaders politiques bénéficient d'un soutien inconditionnel de chacun de leurs partisans. Souvenons-nous de ce qui s’est passé avant les élections présidentielles de 2018. Durant son mandat, le régime HVM a tenté d’écarter des adversaires politiques, potentiellement dangereux pour la course à la magistrature suprême. Plus d’une fois, le HVM a brandi la condamnation de Marc Ravalomanana par le tribunal, pour le déclarer inapte à la course à la magistrature suprême. La loi organique relative à l’élection présidentielle avait exigé aux candidats un extrait de casier judiciaire bulletin numéro deux. Par conséquent, les députés de l'opposition ainsi que des indépendants (députés 73) ont initié un rassemblement afin d'informer et de sensibiliser la population sur les lois électorales controversées, mais adoptées à l'Assemblée nationale. La manifestation a dégénéré en affrontements entre militaires et manifestants qui se sont soldés par deux morts au moins et des dizaines blessés. Suite à cet incident, les députés ont exigé la démission du président de la République Hery Rajaonarimampianina, d’où le début de la crise du 21 avril 2018.




Moussa Soalihy (analyste politique)


Alors si le « ni… ni… » serait de nouveau adopté, voudrions-nous une nouvelle crise politique pour Madagascar ? Laissons le peuple en décider par les urnes. Pour ma part, les personnes qui véhiculent le « ni… ni… » sont celles qui ont peur des élections. Laissons les électeurs en décider. En politique, une élection peut être une gifle électorale pour les candidats. Par exemple, l’ancien président Rajaonarimampianina en a payé les frais avec ses 8 % de voix, lors des élections présidentielles de 2018. Alors, laissons le peuple évaluer son futur président. Je précise encore que « le ni… ni... » n’est pas inscrit dans la Constitution. Madagascar est un pays démocratique, alors respectons ces valeurs. D’autant plus que la guerre entre la Russie et l'Ukraine constitue un choc économique majeur, dont la durée et l'ampleur sont incertaines. De ce fait, la nation ne mérite pas une nouvelle personnalité pour diriger le pays. Laissons la place à ceux qui ont déjà vécu les crises et leurs gestions.



Joela ANDRIAMAHAZOSOA (anthropologue et travailleur social) : Changer de tête et changer de système


En premier lieu, si le « ni… ni... » est de nouveau évoqué par la société, c’est que le peuple Malagasya soif d'un nouvel ère politique. En d’autres termes, les Malagasy ont soif d'une nouvelle ambiance sociale et d'un nouveau mode de vie. Selon Karl Marx, “l' État est l’organisation de la société ». Cela signifie que le système politique dépend du système social et de l'ordre social que le peuple d'un pays vivra. Maintenant, le peuple Malagasy veut changer un nouvel ordre social en adoptant le « ni... ni... » car il en a marre des pratiques politiques actuelles et existantes dans le pays. Selon moi, il y a deux possibilités. Le premier est qu’il n'y aura pas de changement dans ce pays si le "ni...ni..." reste seulement au niveau du nom d'une personne. En général, c’est une affaire de partis politiques, même si, à première vue, elle ne concerne qu’une ou quelques personnes, notamment les leaders politiques. Même si les personnes concernées par le « ni.. ni... » ne participeront pas aux élections, cela ne les empêchera pas de soutenir un autre partisan de leurs partis politiques respectifs. De ce fait, ce sera simplement la personne qui sera nouvelle, mais non les valeurs et les modes de gouvernance liées au système des partis. Cela ne changera pas la façon de faire de la politique. La deuxième possibilité est qu’une nouvelle atmosphère sociale pourrait s’installer dans le pays si une nouvelle personnalité serait aux commandes et accepterait de changer le système.



Joela ANDRIAMAHAZOSOA (anthropologue et travailleur social)


Les gens ne peuvent qu'apporter des changements, mais n'irons pas loin, à moins que le système politique lui-même ne change pour correspondre à la société Malagasy. Déjà que certains politiciens ont des pratiques politique obscènes, mais le vrai problème dans notre pays, c'est le modèle de gouvernance qui organise la politique. Si nous voulons changer et sortir de ce système politique qui appauvrit et qui conduit à la déliquescence de la société et de la coexistence, nous devons nous battre et choisir de changer le système. En conclusion, la nation a besoin d'une révolution politique dictée par le développement des structures sociales et des moyens de subsistance, mais non d'une révolution sociale dictée par des pratiques politiques obscènes. Par conséquent, il ne suffit pas tout simplement d’appliquer le « ni… ni… » pour changer les choses.




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