La liberté d’expression est définie par la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 qui dispose que « tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’ expression(...) ». A Madagascar, la notion de liberté d’expression reste confuse, selon l’opposition notamment la plateforme « Rodoben’ny Mpanohitra ho an’ny Demokrasia eto Madagasikara » (RMDM). Cette dernière s’est exprimée sur ce sujet ce 25 juillet 2022, à son siège à Belair. Comme il fallait s’y attendre, il en est sorti des critiques acerbes à l’endroit du Régime actuel.
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Le RMDM lors de sa conférence de presse le 25 juillet 2022 à son siège à Belair
En premier lieu, la Haute Cour Constitutionnelle a été fortement critiquée à cause de son silence cautionnant les infractions du pouvoir envers la constitution. « La HCC n’a pas pris sa responsabilité qui est de faire respecter la constitution protégeant le droit de l'opposition et du peuple Malagasy à s'exprimer librement.(…) la HCC est partiale et manipulée par le pouvoir actuel. La justice n’ a pas son indépendance et ne fait pas son travail pour protéger la constitution», s'insurge l’opposition.
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Crédit photo: HCC Madagasikara
Concernant les arrestations manu militari des leaders politiques, samedi dernier au Magro Behoririka, la RMDM accuse les gouvernants de diriger un « Etat terroriste ». « Le terrorisme et les menaces contre l'opposition ou les personnes qui ne sont pas en accord avec les dirigeants sont devenus courant » dénonce-t-elle. Les partis de l’opposition rappellent que le meeting au Magro Behoririka était pacifique et non hostile, contrairement à ce que laissait entendre le colonel qui était sur les lieux, en qualifiant la manifestation de tentative d’émeute. « Le peuple a prouvé sa sagesse en respectant les lois. Il ne cherche pas d’ennuis aux dirigeants mais il revendique, par dessus tout son droit, et veut exprimer sa colère en l'absence de solution à l’inflation », clame la RMDM.
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(de g à d) Ny Rina Randriamasinoro, secrétaire général, et, Jean-Cluade Rakotonirina, coordinateur national du parti Tiako I Madagasikara
Crédit photo: Marc Ravalomanana ofisialy
L’opposition martèle que « les dirigeants font la sourde oreille » face aux appels de nombreux politiciens et de différentes organisations qui réclament la tenue urgente d’une concertation nationale. La plateforme réitère qu'il n'est pas acceptable de faire taire l'opposition qui fait son travail conformément à la constitution. « Si le peuple n'est pas en accord avec les dirigeants, il est nécessaire de poursuivre les actions de manière pacifiques » souligne-t-elle.
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