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Opposition et pouvoir Un vrai test de crédibilité

Photo du rédacteur: Marigny ANDRIANTSOAVAMarigny ANDRIANTSOAVA

Décidément, l’ opposition a du mal à organiser des meetings ! Ce fut le cas de la plateforme Rodoben’ ny mpanohitra ho an’ ny Demokrasia eto Madagasikara (RMDM) ce samedi 23 juillet 2022. Le meeting de l'opposition a finalement été interdit, une décision prise par le préfet d’Antananarivo. Selon les explications des meneurs du mouvement, cette manifestation devait avoir lieu au Magro Behoririka, qui est une propriété privée. Cependant, ils se sont heurtés aux barrages des militaires qui avaient reçu l’ordre d’empêcher la tenue de ce meeting, « ayant été interdit par la préfecture ».


Photo: Rna


Feu Vert



Les membres du RMDM avaient, ces derniers jours, assuré que leur grand rassemblement démontrerait toute la force de l’opposition. De son côté, l’Organe Mixte de Conception (OMC) s’est réuni durant deux jours, à propos des dispositions à prendre face à ce meeting. Il a été décidé que « le meeting pourrait avoir lieu au Magro Behoririka, mais seulement à l’intérieur du site », selon les propos du le préfet d’ Antananarivo, le Général Angelo Rakotonarivo, lors d’une interview sur une chaîne de radio privée.




Photo: Rna


Incompréhension ou confusion ?


Cependant, Magro Behoririka a été interdit d’accès ce jour. Il s’agit d’une atteinte « inacceptable à la liberté d’expression », d’après les organisateurs de la plateforme RMDM. Ces derniers affirment qu’ils n’ont pas besoin d’autorisation, vu que la manifestation se tient dans une propriété privée. En outre, la réponse de la préfecture ne s’est pas tardé: « La manifestation politique prévue au Magro Behoririka ce matin n'a pas reçu d'autorisation » a indiqué le général Ravelonarivo Angelo à la presse. "Ils se sont juste habitués au fait qu'on leur ait donné l'autorisation pour la célébration des 20 ans du TIM (...) Les actions susceptibles de troubler l'ordre public doivent être interdites", a déclaré le préfet. Manifestement, les responsables des forces de l’ordre ont agi sur ordre d’une autorité supérieure, si l'on se réfère aux propos de la préfecture.



Photo: Rna


Aucun terrain d’ entente


Tôt dans la matinée, des militaires casqués et en tenue de combat se sont déjà postés devant le Magro Behoririka, où aurait dû se tenir le meeting, prêts à barrer tout accès. Des mesures fermes prises pour interdire la tenue de cette manifestation non autorisée, selon les forces de l’ordre sur place. Le rendez-vous annoncé devait avoir lieu à 9 h, mais les autorités ont été formelles : « Personne n’entre au Magro ! ». Ce n’est que vers 9 heures 40 minutes que les leaders du mouvement sont arrivés sur les lieux, menés par le Pasteur Edouard Tsarahame et Gaby Vakinadiana. Des explications assez rudes et musclées ont été entamées entre les deux parties. Entre temps, les participants ont grossi peu à peu les rangs et se sont assis sur la voie menant vers Magro Behoririka. En bref, aucune des deux parties n’a voulu lâcher prise.



Photo: Rna

Interpellation



La délégation Tiako i Madagasikara (TIM) était présente ce jour. Les deux leaders du parti, Ny Rina Randriamasinoro, secrétaire général, et Jean-Claude Rakotonirina, coordonnateur national, ont même été interpellés et conduits à la Gendarmerie Nationale sise à Fiadanana, avant d'être relâchés vers 19 heures. Le grogne des manifestants s’est amplifiée. Vers 12 h 30 min, le député Fetra Ralambozafimbololona, président du groupe parlementaire TIM à l’Assemblée nationale, a réclamé la libération de ces leaders du TIM et a affirmé que la foule ne quittera pas le site de Magro s'ils n'étaient pas libérés. Finalement, la foule a consenti de quitter le Magro Behoririka vers 15 h après les dernières instructions donné par Alain Andriamiseza, vice president du RMDM. Apparemment, le Tiako i Madagasikara a l’habitude d'être confronté à ce genre de situation. Rappelons que son numéro un, l’ancien chef d’Etat, Marc Ravalomanana, se fait la plupart du temps interpeller lors de ses descentes à travers la Grande Île. En outre, le bras de fer entre le parti Tanora Gasy Vonona (TGV) et le TIM se corse de plus en plus, depuis treize (13) ans. L'empêchement du meeting d'aujourd'hui n'est qu'un énième « non » de la part du régime actuel, pour toute forme de manifestation politique organisée par l'opposition.




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Sous un climat sociopolitique tendu


Selon bon nombre d’observateurs, le pouvoir est décidé à mettre fin à ce mouvement de contestation de l’opposition. Mais cette attitude s’apparente à de la maladresse. Désormais, l’opinion va considérer que le régime craint ce front uni de l’opposition en agissant ainsi. Le pouvoir actuel n’est pas à l’abri de toute contestation, ainsi il aurait été plus judicieux de laisser les membres du RMDM tenir leur meeting et leur permettre de faire leur discours. Selon le Pasteur Edouard Tsarahame, « l’État a eu peur parce que le mouvement continue de s’amplifier ». En tout cas, même si le meeting a été avorté, l’opposition a encore une fois prouvé qu'elle jouit toujours d’un large soutien populaire.




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